Méditation 16 :

Chevaux, oreilles, prairie, Histoire, Femmes et Poètes

Les jeunes chevaux, les oreilles percées par un vent aigri
Aspirent à la pleine lune
Les âmes des ancêtres s’apaisent sur la vaste prairie
Les sans-asiles sont toujours les poètes

La poésie, sous le piétinement des fers à cheval
Fleur par fleur, s'épanouit en poussière
Couvant les bibliothèques longtemps oubliées
Les pages de l'histoire tournées et retournées,
Semblent être très chargées
Donnant ainsi des inspirations à la postérité

La torche allumée puis éteinte
Mais tant qu'il y a une goutte de sang
La virilité se bouillonne
Le héros ne se trébuche que lorsqu'il meurt
Depuis lors, ce qui est permis manque toujours quelque bravoure
 
L'Histoire a coutume de choisir les femmes
Et de les porter en offrande noble et sainte
En fait, elles ne sont que des images
Qui font allusion à une certaine infidélité

Au dernier moment,
Même les poètes se font exclus
Mais ça ne les empêche pas de
Respirer jusqu'à présent

Les jeunes chevaux, les oreilles percées par ce vent aigri
Les âmes des ancêtres apaisés sur une vaste prairie

2022.04.17

 
 
年轻的马 酸透耳朵的风 向往满月
祖先的灵魂积淀于荒草
没有归宿的永远是诗人

诗在马蹄的践踏下
一朵朵 绽放成尘烟
覆盖被人遗忘的图书馆
翻来覆去的史页 很忙碌地
为后人输送灵感

火炬被点燃而后覆灭
但只要有一滴血
雄性就沸腾
英雄 只是在死的时候跌倒
从此 被允许的 总缺些血性
 
历史 习惯于选择女人
作为崇高而圣洁的献礼
其实她们只是浮光掠影
影射着某种不贞

最后的时刻 诗人
居然也被拒之门外
但这并不影响他们
呼吸至今

年轻的马 酸透耳朵的风
积淀于荒草的祖先的灵魂
 

Demain, dès l'aube  Victor Hugo 1856

 

Elle s'appelle Dorothée
 
C'était dans une Athénée
Sous un arbre, elle lisait Mérimée
La douceur de sa voix
La tournure de ses pas
M'a transporté aux Champs Élysées
Elle s'appelle Dorothée
 
À ses cheveux châtaignes
Je veux être son peigne
À ses yeux clairs de fontaine
Je songe à des contrées lointaines 
À son regard pétillant des malices
Mon cœur jaillit partout des artifices 
 
Les joies et les peines se paginent
Une vie évince une autre que l'on imagine
La discorde est-elle son propre origine? 
Les opposés s'embrassent et redeviennent androgyne. 
 
Au large de la mer ricanent les mouettes
Mes rêves miroitent sa svelte silhouette
L'amertume est la boisson préférée du poète
Qui ne se met à chanter qu'à la fouette
 
Cette nuit, elle m'a encore troublé l'esprit
En me jetant un regard de mépris
Aussitôt je la bride, et à ses petits cris
Une chevauchée s'évade à la steppe de Hongrie.
那是一所雅典式学堂
她在树下诵读梅里美的篇章
声音动听,步态轻盈
如在香榭里舍令我神往
杜若蝶 她的名字散发幽香
 
棕色的长发飘扬
我愿化身为栉为她梳妆
双眼宛如清泉澄亮
照见我梦入异国他乡
而她闪烁恶念的眼光
总让我忍不住心花绽放
 
记忆如书页装订无数帧悲欢
美好的明天总被今日推翻
不想和谐或许就是不和谐的根源
水火不容转变为雌雄一体的纠缠
 
海上群鸥欢叫着飞翔
梦中倩影如镜花般虚妄
诗人偏爱将苦酒品尝
在时光鞭策下,伤心地吟唱
 
今晚,她又将我思绪撩乱
斜睨的眼神夹杂不屑与挑战
被套上辔鞍时已轻嘶细喊
雪白的马蹄驰骋在匈牙利草原
 

床        Le lit  (traduction en français)

诗配画, 画作者:华天


只是床 卑微地踮着四脚
翻不起任何锦被红浪
也不透露一点蛛丝马跡
面对巨大的向阳玻璃窗
它 袒裎相对
不情愿却孤零地记忆着
曾经挥霍的生命
直至木朽 记忆塌方

窥探者的欲望
没有止境
即使其中有些人 学会了
敲门 道歉 或装出一付错谔的模样
却并不能阻止另一类
别树一帜的骚扰与窥望
雨后的彩虹
散发出龙涎之香

搭篷齐眉的手拢聚散光
眺望止步于墙
床头灯所能遮蔽的私秘
在真实与虚幻两点间彷徨
作为最忠实的支撑者
床 被过客背叛 遗忘
被子
很正经地 或很别扭地
被钉在耻辱的床上

被叛的床  不想挪动
坚守着不合时宜的教条
但你的真理
和我的真相
找不到双方认同的边界
除了暗中生长的都市的草

都市的草
在我脚下  在你床下
以不同的速度 疯长
彼此的彊域
在消失中成长
扮演着狼或羊
游荡在都市牧场