Au jardin de Marianne
 
Maintes fois que je me moque de l'autorité de Zeus
Qui, enfin, m'enchaînait au Caucase comme il fit à Prometheus 
Les aigles qui dévorent mon foie rendent ma foi plus pieuse
Du coup d'un tonnerre je me vois pulvérisé au bord de la Meuse. 
 
Survécu mais assourdi, je pers mon verbe
Le nouveau monde n'est pour moi, qu'un labyrinthe
Venue à mon secours, tu étais comme une fée d' herbe 
Je boirai alors à l' éternité, tes larmes d'absinthe. 
 
Échappé des griffes d'acier grâce au fil d'Ariane
Mon corps rapiécé et embaumé restaure ses organes
Avec le pain et le vin, une mutation s'opère en douleur et en chicane
Ma fraîche mémoire dépeint un beau séjour au Jardin de Marianne
 
Les nuages font des jeux hallucinants
Mon chemin est parsemé des guet-apens 
Les fleuves emportent tout  au torrent
Dans la vallée, les roches sifflent au vent
 
Ô ! Atlas ! Le porteur de la Globe! 
Pétrifié en armure, est-tu prêt au combat final?
Ô ! Prometheus ! Allume le feu que tu dérobes! 
Le phénix renaitra de ses cendres infernales.