Elle s'appelle Dorothée
 
C'était dans une Athénée
Sous un arbre, elle lisait Mérimée
La douceur de sa voix
La tournure de ses pas
M'a transporté aux Champs Élysées
Elle s'appelle Dorothée
 
À ses cheveux châtaignes
Je veux être son peigne
À ses yeux clairs de fontaine
Je songe à des contrées lointaines 
À son regard pétillant des malices
Mon cœur jaillit partout des artifices 
 
Les joies et les peines se paginent
Une vie évince une autre que l'on imagine
La discorde est-elle son propre origine? 
Les opposés s'embrassent et redeviennent androgyne. 
 
Au large de la mer ricanent les mouettes
Mes rêves miroitent sa svelte silhouette
L'amertume est la boisson préférée du poète
Qui ne se met à chanter qu'à la fouette
 
Cette nuit, elle m'a encore troublé l'esprit
En me jetant un regard de mépris
Aussitôt je la bride, et à ses petits cris
Une chevauchée s'évade à la steppe de Hongrie.