poème illustré, illustrateur: HUA Sylvain

Le lit
n est que un lit, humblement dressé
sur la pointe de ses quatre pieds
Il n y a pas des ébats sous la couette
Ni aucune trace volatile dans l air à renifler
Il se découverte à nu
Devant une fenêtre géante et ensoleillée
contre cœur mais en fragment
Il se souvient des vies autrefois prodiguées
Jusqu à la putréfaction du bois
Alors sa mémoire s est effondré.

L envie des voyeurs n a pas de fin
Malgré certains d entre eux ont appris
A toquer la porte, demander pardon
Ou faire un air d étonnement
Mais ils ne  peuvent plus arrêter d autres
types de convoitise
Après la pluie,  l arc-en-ciel exhale
Un parfum d ambre gris de cachalot

La main aux sourcils converge les lumières dispersées
Le regard lointain au mur s est cogné
Les secrets abritées par l abat-jour
Errent entre le réel et le faux
Étant le plus fidèle supporteur
Le lit a été trahi, oublié par son passager
La couverture rangée
Correctement sinon avec maladresse
Se fera cloué sur un lit souillé

Un lit trahi se résigne à bouger
s observant pourtant quelques dogmes inappropriés
Mais la vérité des uns
Et les faits réels des autres
Ne trouvent pas leurs frontières bilatéralement reconnues
À part les herbes, poussant secrètement
Dans la Ville

Les herbes de la Ville
Poussent follement
Sous mes pieds et sous ton lit
Avec un rythme différent
Les domaines de chacun
S agrandissent en disparaissant
Le loup ou la chèvre, qui sera le butin
Dans ce nouveau pâturage urbain